Mon véritable premier jour à Kyoto commence, après une bonne nuit passée sur mon futon. Il est 8 heures, je sors prendre un café et commence ma journée de visite. Proche de la gare il y a plusieurs deux grands temples bouddhistes et un jardin qui sont assez méconnus des touristes. Je trouve un café où prendre un petit-déjeuner prend le métro.
Le Hongan-ji a été fondé en 1602 par le shogun Tokugawa, il était le siège de la branche Shin-shu de la secte bouddhiste Jôdo. Alors que cette secte devenait de plus importante et que son pouvoir augmentait, le shogun la découpa en deux. On trouve ainsi le Nishi Hongan-ji à l’Ouest et le Higashi hongan-ji à l’Est. Physiquement, ces deux temples ne sont espacés que de quelques centaines de mètres.
Les temples sont entourés de gros murs et de douves. Le Higashi Hongan-ji est le plus récent des deux, et comme de nombreux édifices en bois au Japon, il a été détruits par un incendie et a été entièrement reconstruit en 1895.
La porte et le bâtiment sont impressionnants par leur taille, leur décoration et leur couleur sombre. A l’intérieur de l’enceinte, une grande cour avec ses énormes lanternes et son petit bassin de purification.
Le bâtiment central, avec ses 78 mètres de long, est le plus grand édifice en bois du Japon. J’y entre et cela prend une toute autre dimension. C’est réellement énorme, le sol est entièrement recouvert de tatamis. Malheureusement les photos sont interdites, ce qui peut se comprendre car il s’agit avant tout d’un lieu de culte. Il y a quelques personnes assises au sol, en tain de se recueillir. Je m’installe dans un coin, et profite de la plénitude de l’endroit.
Je repars ensuite vers le Nishi Hongan-ji, classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, est tout aussi impressionnant par ses dimensions. Je m’étonne de voir si peu de monde dans un tel endroit, véritable joyau architectural. Surtout que les entrées sont gratuites et la visite de chacun de ces temples ne demande qu’une petite demi-heure.
Mais le véritable petit trésor se trouve à quelques pas, le discret jardin Shosei-en qui est rattaché au temple Nishi Hongan-ji. A cet endroit se trouvait une ancienne demeure impériale. Ravagé par plusieurs incendies, le jardin a été entièrement construit à l’identique à la fin du 19° siècle et il maintenant reconnu comme monument national historique.
C’est un endroit un peu secret de Kyoto, je me sens coupé du monde malgré l’urbanisation environnante. Ce n’est pas un jardin japonais avec ses arbres strictement taillés en plateau, le style est beaucoup plus libre.
Un chemin mène à divers points d’observation, notamment deux magnifiques ponts en bois. Le Kaito-ro est un pont couvert dont l’architecture ne laisse pas insensible.
Point central du jardin, une magnifique maison de thé en bordure du lac. Malheureusement il est impossible d’y entrer.
Le jardin Shosei-en est relativement désert, la plupart des touristes préfèrent certainement aller dans des endroits plus connus. A un moment, je croise une japonaise qui me dit : « vous êtes étranger vous ». Quelle perspicacité !
Nous bavardons un peu, elle me demande d’où je viens et elle a été surpris quand je lui dis que j’habite à Bordeaux. Elle connait cette ville car elle a de la famille à Toulouse. Nous parlons de mon voyage au Japon, malgré mon petit niveau de japonais. Mais je suis content et fier de pouvoir tenir une conversation. Les mois passés à apprendre cette langue si compliquée ont porté leurs fruits, c’est une belle récompense.
Vient le moment de nous quitter, et elle me tend la main. J’au été très surpris ! Moi qui pensais que dans la culture japonaise il n’y avait pas de contact physique, je suis resté quelques secondes à regarder sa main. Et puis je me suis dis que cette japonaise connaissait la culture européenne, c’est une façon pour elle de me le montrer. Je serre délicatement sa main très fine, nous nous disons au revoir, et je termine ma visite du Shosei-en. Si vous venez à Kyoto et que vous recherchez un endroit tranquille, n’hésitez pas à aller dans cet endroit un peu secret en plein centre de la ville.
Quant à moi, je continue ma route vers de nouvelles découvertes. Le temps est gris mais agréable, je décide de partir à pied pour mieux ressentir l’ambiance de Kyoto.