On vous ment sur Kyoto

Après quelques jours passés à Tokyo, me voilà dans le Shinkansen pour 2 semaines à Kyoto. J’étais excité à l’idée de découvrir cette ville qui incarne tant tour ce qu’étais venu chercher en venant au Japon. Les quelques 500 kilomètres qui séparent les deux villes sont avalés en 2h30, juste le temps de manger un Bento acheté à la gare avant de partir, ainsi que 2 oninigiri, ces triangles de riz fourrés.

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« Kyoto ! Kyoto desu ! » Me voilà arrivé dans l’ancienne capitale impériale. Il y a beaucoup de monde dans la gare, beaucoup de touristes mais aussi des japonais. Une ambiance cosmopolite que j’apprécie car c’est souvent l’occasion de faire des rencontres surprenantes.

Les premières images de la gare ont été comme un choc. Ultra-moderne, le métal, le verre et le béton sont omniprésents. Je me dis que cette gare n’est vraiment pas à l’image de cette ville au riche passé historique. Je me renseigne où récupérer un plan de bus, c’est au second étage.

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Je remarques quelques consignes à bagage, mon ryokan (une auberge traditionnelle japonaise) n’ouvre qu’à 16h, j’ai un peu de temps devant moi. La consigne coûte 500 yens, et la machine automatique n’accepte que des pièces de 100 et 500 yens, je n’ai pas la monnaie. Un japonais me voyant dans l’embarras vient vers moi et me change quelques pièces contre la ferraille que j’avais accumulée ces derniers jours. Je laisse enfin mon sac dans un casier et sort faire mes premiers pas dans la ville.

Des immeubles, des voitures, de la circulation. C’est bruyant. Alors c’est ça Kyoto ? J’avoue que j’ai été déçu, je ne m’attendais pas à cela. Moi qui m’attendais à arriver dans un véritable musée à ciel ouvert, la déception fût grande. Je ne peux même pas dire que Kyoto est une jolie ville. Elle n’a pas de charme particulier, c’est juste une ville très urbanisée, comme on en voit partout dans le monde. Des rues commerçantes dans lesquelles s’affichent les grandes marques de prêt à porter, quelques boutiques pour touristes. Mais qu’est-ce que je fais ici…

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Je me dirige vers un temple bouddhiste qui se trouve non loin de la gare, le To-ji. Le jardin est agréable avec son petit bassin et sa végétation soigneusement taillée. Dans un coin, une grande pagode. Ce n’est pas un endroit à voir absolument à Kyoto, mais comme il est proche de la gare j’en ai profité. Mais j’avais toujours l’esprit perturbé par cette image de la ville.

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Où sont ces magnifiques temples ? Où sont ces jardins merveilleux ? Où sont ces endroits que nous vendent les guides touristiques ? On m’aurait menti ?

Je prend le métro en direction de Gion, au coeur de Kyoto, l’ancien quartier des geisha. Je trouve facilement mon ryokan, dans une petite rue calme à deux pas du marché du Nishiki (dans lequel je passerai beaucoup de temps les jours suivants). Je sonne et entre, la propriétaire me reçoit avec un grand sourire. Je la salue en japonais.

Ah, vous parlez japonais, c’est magnifique ! Me dit-elle
Je lui répond que son japonais est meilleur que le mien. Elle se met à rire et une complicité s’est installée entre nous, mais je vous en reparlerai une autre fois.

Elle m’accompagne dans ma chambre et je lui demande où est le quartier historique de Kyoto. Elle a eu l’air surpris. Elle ne comprenait pas ma question. Elle me dit que nous sommes en plein coeur de la zone historique de Kyoto, le fameux quartier de Gion. Pourtant dehors je n’ai vu que des grandes avenues et des boutiques aux devantures modernes.

En fait cette question n’avait pas de sens pour elle, car j’étais trop habitué à l’architecture des villes occidentales. En France et plus généralement en Europe, le centre ville est le plus ancien, et plus on s’écarte plus c’est moderne. Au Japon et plus particulièrement à Kyoto ce n’est pas comme ça. Modernité et tradition sont mélangés. Les temples et les jardins sont quant à eux surtout sur la périphérie de la ville, notamment dans les zones de Higashiyama et Arashiyama.

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Le lendemain je me suis donc mis à la recherche d’un autre visage de Kyoto. Je suis sorti des grandes rues, je marchais au lieu de prendre le bus. Je prenais les petites rues où personne n’allait. Et j’au découvert au autre Kyoto, plus authentique, plus intime. Il y a moins de monde, moins de voiture, moins de touristes. Je découvre ces petites maisons en bois avec leur façade si typique de la région.

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La petite rue de Pontocho est une merveille le soir venu, avec ses nombreux petits restaurants. De l’autre côté de la rivière la rue de Hanamikoji est l’endroit où il faut être pour espérer voir des geisha. Je n’ai pour ma part vu que des grosses berlines noires garées devant les maisons de thé traditionnelles.

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Mais ce sera rédhibitoire de croire que ces deux rues sont les seuls endroits authentiques de la ville. J’ai parcouru des dizaines de kilomètres à pied, dans une ville que j’ai appris à découvrir, à aimer. Kyoto est une perle historique pour ceux qui prennent le temps de chercher à la connaitre. Simplement rester dans la Shij-Dori et ses commerces flambants neufs c’est passer à côté du plus beau visage de la ville.

Ces deux semaines à Kyoto ont été un véritable coup de foudre. La déception du premier jour a disparue, j’ai simplement ouvert les yeux.

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