De Cape Town à Mombasa, 3 mois, 8 pays, 12 500 km – La Tanzanie 2


Les montagnes Usambara

Bien moins connu que le massif du Kilimandjaro dont on aperçoit au loin le dôme enneigé, les monts Usambara sont un bijou de la nature Africaine. A plus de 2000m d’altitude le massif est très vert, probablement pour sa proximité de la mer qui facilite les précipitations. Les montagnes sont peuplées par l’ethnie Shambalas, des gens agréables, discrets mais accueillants. Ils vivent dans des grands villages, assez étendus malgré un terrain parfois très accidenté. Il doit être particulièrement agréable de faire une randonnée pédestre dans ces contrées où les gens sont si faciles d'accès.

La région vit de l'agriculture, le tourisme existe, principalement dans la capitale régionale, Lushoto, sans être très développé. Ceci nous permet de trouver des endroits de camping isolés, beaux, avec de l'espace pour nous. Plus on s'enfonce plus le terrain se complique, la route devient piste, la piste chemin. C'est la beauté de la région.

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Fruits et légumes de haut standard

Les précipitations et la qualité du sol dans ces montagnes, contrastent avec le reste de la région aride, sec et poussiéreux. Dans ce paradis de verdure l’agriculture reprend ses droits. De magnifiques exploitations, artisanales, minuscules et soignées, s’entrelacent avec la forêt semi tropicale. L’eau ruisselle dans tous les coins générant des brouillards rendant parfois le paysage mystérieux mais propice aux cultures.


C’est de l’agriculture 100% bio, des potagers. Il y a pléthore de marchés aux fruits et légumes, majestueusement colorés, trépidants, joyeux à souhait, sur-fréquentés. D’âpres négociations, dont je ressors souvent honteux. Honteux d’avoir réussi à faire baisser le prix dérisoire de superbes tomates, de délicieuses patates douces ou d’autres richesses de la terre. La négociation est un jeu mais surtout une opportunité de rencontres et d’échanges. Je me limite mais je suis souvent victime de mon caractère, cacher le naturel …

Des campements magnifiques


Camping improvisé, pour nous tout seul
Une fois de plus c’est le monsieur pris en stop durant la montée vers Lushoto, la petite ville de la région, qui va nous introduire dans son monde, nous faire découvrir un tas de choses sur la vie des montagnes et même nous trouver un magnifique campement, entouré de verdure, sans risque d’attaque d’animaux, un luxe offert avec gentillesse.

Tous prés il y a une ferme qui propose quelques services et visites. Ils ont entre autre un restaurant, une cantine en réalité. Le plus spectaculaire est la salle elle-même. On est à 2000m et le soir il fait frais, non, il fait froid. La salle abrite une cheminée immense dans laquelle brûlent des belles bûches. L’ensemble donne une ambiance particulièrement chaleureuse, un refuge de montagne cosy, favorable à la relaxation.


Un habitat entouré de verdure, beaucoup de bananiers aux alentours des habitations

Tout le monde mange au même endroit, à la même heure, le même menu. C’est très convivial. Le hasard nous réunira à table avec un couple d’Allemand en mission en Tanzanie depuis plus d’un an et qui profitent de leurs dernières vacances dans ce pays. Lui est diplomate, elle travaille dans l’humanitaire. Des jeunes brillants, super formés, incroyablement humbles. Le genre de surdoués qui arrivent à vous laisser penser que c’est vous qui êtes intelligent. La conversation est passionnante et quand on se quitte à regret la lune est déjà haute dans le ciel.


Campement prés de la maison que l'on devine sur la falaise au milieu des arbres
Un second campement mérite une rapide description. On est au bout du monde, en tout cas au bout de la montagne. La vue est impensable, le village voisin nous ouvre ses portes avec amitié. Nous nous sommes tellement habitués à être bien accueilli que l’on finirait par penser que c’est un dû. Nous nous installons sur un petit terrain d’un hôtel solidaire. Un couple de retraité Hollandais qui se sont installés là et développent un projet villageois. L’hôtel leur donne juste un petit appoint budgétaire et leur permet de créer quelques emplois. Ils n’en tirent aucune gloire, je crois qu’ils ont passé ce stade, il faudra même leur tirer un peu les vers du nez pour les amener à nous parler de leur travail.

L'aventure est au bout de la route

La montagne est facile d’accès par Lushoto, une route sinueuse comme peuvent l’être les routes de montagne. C’est une toute autre paire de manches quand il s’agit de traverser intégralement pour redescendre l’autre versant. Au début tout va bien puis, au fur et à mesure que l’on avance, les pistes se rétrécissent, il faut passer avec un gros 4*4 à des endroits plutôt prévus pour des piétons, au mieux des cyclistes. Ça fait partie du charme.



Terrain de foot, tout y compris les gradins est taillé dans la terre
L'auto-stoppeur du jour allait à l’université, j’ai cru que j’avais mal compris mais non, il y a une université, et belle encore, au milieu de la montagne. Les mystères de l’Afrique. La traversée nous amène dans la partie nord de la montagne, au bord de la falaise donnant, au-delà des grandes plaines, sur le Kilimandjaro puis le territoire Maasaï que l’on ira explorer dans les jours à venir.



Le séchage du linge
La descente sera spectaculaire au point de nous faire passer le goût de faire des photos. On l’a regretté ensuite mais quand votre maison roulante est au raz du précipice, sur un sol glissant, avec vous dedans vous ne pensez plus à emporter des souvenirs, juste à vous ramener vous même. C’est silencieux dans la voiture, chacun garde sa peur pour lui, pas la peine d'affoler l’équipe. Le bon côté est que la satisfaction d'arriver en bas est proportionnelle à l'inquiétude ressentie.



Les gradins du terrain de foot villageois

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Nous quittons avec regret cette région attachante. Notre idée initiale était de consacrer une semaine à la montée du Kilimandjaro mais le budget nécessaire et l'affluence nous a fait changer d'avis. Un peu déçu sur le moment nous choisissons de visiter la région autrement, en faisant le tour du massif à une altitude moyenne de 1500m. Se sera une très belle expérience humaine, de bons moments dans des endroits restés très sauvages malgré le succès croissant de la montée du Kili.

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