Le cratère du Ngorongoro
Avant d'y parvenir il faudra survivre à l'administration et, plus intéressant, traverser une partie du territoire Maasaï
Une région sous haute protection
Pour aller vers le cratère il faut préalablement passer à Arusha, une petite ville qui s’est développée avec les activités touristiques. C’est le centre administratif de gestion de cette région de la Tanzanie. Dés que j’entends le mot administratif je commence à paniquer, ça sent la perte de temps et le plaisir des formulaires infinis. Effectivement, il faut réserver, remplir, justifier, signer, organiser, payer et ce n’est qu’une grosse demi journée et quelques négociations plus tard, qu’autorisations en poche, nous pouvons enfin prendre la direction de la réserve.
Le peuple Maasaï
Les Maasaï, ceux qui parlent la langue Maa, un peuple semi nomade qui se répartit entre la Tanzanie et le Kenya au rythme des besoins de leur bétail. Fort heureusement ils ne sont pas tous guerriers. Ils sont majoritairement éleveurs. Ils ne chassent pas c’est pourquoi il y a tant d’animaux dans ces zones. Ils ont su les préserver. On entend que dans les rites d’initiation le jeune adulte doit tuer un lion, c’est interdit aujourd’hui, et n’a jamais du être aussi fréquent que ce que la légende véhicule.
Le troupeau, la richesse du Maasaï
Le cratère du Ngorongoro
Il faut arriver à s’abstraire du défilé ininterrompu de 4*4, des pistes au tracé parfait et obligatoire mais l’endroit est magique. On arrive par le haut, presque toujours dans la brume matinale, puis une fois sur la crête on descend dans la caldeira. La vue est impressionnante, une vue sur l’ensemble du cratère, plus de 20 km de diamètre. Les flancs de la caldeira sont peuplés d’une petite forêt, l’intérieur est plat, très peu de végétation, ce qui permet de voir très loin.
Paysage classique de l'intérieur du cratère
Les animaux ne peuvent pas réellement se cacher, ils voient défiler des touristes tous les jours et y sont indifférents. Je me demande parfois ce qu’ils doivent penser de nous. L’avantage c’est qu’ils ne sont pas farouches, on les observe facilement. Aucune rivière ne sort du cratère, l’eau de pluie s’y accumule sous forme d’un lac et de deux marécages. Ces points d’eau sont parfaits pour les animaux, en particulier les hippopotames, et les observateurs attentifs que nous sommes.
Pour la 1er fois du voyage on a du abandonner notre voiture et embarquer dans un véhicule dédié à cette excursion. Un peu à contre cœur mais le budget pour rentrer avec notre voiture était trop élevé. Ce n’était pas si mal de laisser conduire, pas la peine de penser aux dangers de la piste et autres tracasseries, le chauffeur s’en occupe pour vous. Regarder, photographier, rêver ou simplement discuter avec les autres touristes, compagnons de route pour la journée. On perd en indépendance mais une journée sur trois mois on peut le supporter.
Il ne faut pas aller dans cette région si l’on veut découvrir une culture, les rencontres sont aseptisées, c’est du commerce et c’est très bien ainsi, en espérant que les gens en tire les bénéfices. Par contre ceux sont des endroits uniques, une partie de la vallée du grand rift, patrimoine mondial de l’humanité et protéger en tant que tel. L’Afrique est grande et il y en faut pour tous les goûts.
Voisin du Ngorongoro, le parc national du Serengeti voit la plus grande migration de Gnous et de zèbres. C’est un événement impressionnant qui se répète chaque année, entre la Tanzanie et le Kenya, des plaines du Serengeti à celles de Masaï Mara, à la recherche de pâturages plus verts selon les saisons. Des millions de bêtes doivent traverser une rivière peuplée de tous les dangers, les crocodiles doivent attendre ce moment toute l’année.
Sur la trace des gnous nous allons migrer dans le dernier pays de notre voyage, le Kenya. Une frontière un peu compliquée mais sympathique et sans stress qui sera l’ultime frontière routière du voyage.