De Cape Town à Mombasa, 3 mois, 8 pays, 12 500 km – La Zambie

L’entrée en Zambie n’a pas posé de problème particulier, deux heures de démarches pour sortir d’un pays et entrer dans un autre avec son véhicule c’est tout à fait correct. Après le bain de nature vécu au Zimbabwe ces derniers temps il faut aller refaire les provisions. La capitale Lusaka est justement sur notre route. Ensuite nous traverserons le sud du pays en direction du Malawi par une route agréable et goudronnée. Enfin nous rentrerons en brousse pour traverser un parc national spectaculaire et rejoindre une de ces frontières oubliées en espérant y trouver des douaniers.

Les photos qui illustrent l’article sont toutes prises dans le parc national.

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Lusaka, une capitale à taille humaine

Il y avait longtemps que nous n’avions pas fait une étape urbaine. A l’exception d’un stop de deux heures à Windhoek en Namibie et de minuscules villes de province, on peut dire que depuis Cape Town on n’avait pas vu de ville. Habitué à la brousse c’est presque un stress qui nous envahi alors que l’on rentre dans les 1er embouteillages.

Mais Lusaka est une capitale à taille humaine et on s’y sent vite à l’aise. Notre immatriculation de Cape Town nous vaut plusieurs saluts enthousiastes et propositions d’aide d’expatriés sud Africains.

Le parking d’une auberge de jeunesse nous servira de camping. Opportunité de nombreuses rencontres avec des voyageurs atypiques. Comme ce jeune couple de Prague partis sur un coup de tête aux commandes d’un 4*4 qui aurait pu être acheté par leur grand-mère. Ils avaient déjà descendu toute l’Afrique par l’ouest et étaient en train de remonter par l’est. Ils pensaient rejoindre le sud de l’Iran et continuer, tant que la voiture roulerait. Atypiques comme ces deux jeunes Coréennes, butinent d’un pays à l’autre, d'un travail contre un repas à une tâche contre un hébergement, juste pour découvrir l’Afrique.

Le climat se fait donc plus chaud et les moustiques plus présents. Ne prenant pas de prévention contre le paludisme nous commençons à faire plus attention la nuit, manches longues ou crème au programme. Quand on peut se soigner le paludisme n’est pas un problème mais c’est quand même trois jours pas agréables du tout, surtout quand ça vous prend en plein milieu de la brousse.

Un pays pauvre mais dynamique

C’est par une excellente route, que les entreprises Chinoises très présentes en Afrique, sont en train de terminer, que l’on se dirige vers le parc South Luangwa. Le parc prend son nom de la rivière qui le traverse, réputée pour être celle dans le monde où il y a le plus d’hippopotames.


La rivière Luangwa, le paradis des hippopotames

Nous en profitons pour visiter de petites villes et quelques des fermes le long de la route. L’ambiance est très agréable, les taxis sont des vélos avec un siège bien rembourré sur le porte bagage et des conducteurs vaillants et sympathiques. Les petits commerces sont peu achalandés mais le sourire est toujours de rigueur. On vous trouve toujours une place pour camper, la plupart du temps sans but lucratif.

Une fois n’est pas coutume c’est un auto stoppeur qui nous informera un peu sur le pays. La majorité de la surface est un paysage de savane mais avec, en particulier dans le sud, une tendance à l’urbanisation et à une augmentation des surfaces agricoles. Le pays est avec l’Afrique du sud le grenier de cette partie de l’Afrique depuis les problèmes du Zimbabwe. Le cuivre est la matière 1er la plus importante pour le pays, comme toujours avec l’inconvénient de l’avantage, quand les cours mondiaux baissent le pays a des problèmes.

Je profite souvent quand je voyage d’une matinée où on n’est pas pressé pour partir courir. Ce ne sont jamais des footing solitaires car la traversée du plus petit hameau jettent des hordes d’enfants dans mes traces, les uns courants un ou deux km d’autres quelques centaines de mètres, remplacés inlassablement par des nouveaux. Une autre façon de se faire des copains … qui préféreraient peut-être aller en l’école mais la plupart n’en ont pas l’opportunité.

Le parc national de South Luangwa

L’approche du parc se fait par une piste une centaine de km sans aucune difficulté. Délimité par le rivière Luangwa au sud, connu pour abriter la plus forte colonie d’hippopotames du monde. Il ne serait pas bon de se promener de nuit dans le coin, mais la journée ils sont tranquilles, la plupart du temps dans l’eau.


En théorie les hippopotames ne restent pas hors de l'eau le jour pour protéger leur peau du soleil, ils doivent cependant aimer ça ...

Nous avons eu la chance de trouver une famille de lions qui venait de tuer un buffle et le mangeait. Ils étaient 12 en tout, tellement gavés que la plupart sommeillaient à côté, le ventre gonflé par une digestion difficile. Une lionne nous surveillait et à tour de rôle un ou une se levait pour aller arracher un morceau de viande. Dans les environs les vautours, les chacals et les hyènes attendaient patiemment leur tour.


Le repas peut durer plusieurs jours pendant lesquels la famille restera sur place à protéger leur butin


Notre voiture est arrêtée à une dizaine de mètres, avec le temps les lions s'y habituent mais nous jette un regard de temps en temps

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Il n’y a plus qu’à trouver un chemin pour rejoindre la frontière du voisin Malawi. Pas de difficulté particulières mais plusieurs endroits obligent à rouler doucement pour ne rien casser et surtout ne pas risquer de blesser quelqu’un. Cela nous prendra plus de temps que prévu car les pistes n’apparaissent pas toutes sur le gps. Se perdre est parfois une bonne chose, c’est le parc d’un château improbable à cette endroit qui nous a servit de camping pour une nuit.

La Zambie reste parmi les pays les plus pauvres du monde avec environ 12 millions d’habitants dont plus de 60% vivent sous le seuil de pauvreté. L’éducation n’arrive pas partout, l’analphabétisme est donné par certains organismes à 75% de la population. La partie sud que nous avons traversé est la plus riche, je ferais mieux de dire la moins pauvre.

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