Le botswana
C’est par une de ces pistes oubliées qui sillonnent l’Afrique que l’on atteint le Botswana. Le poste de frontière, lui, avait oublié d’ouvrir, il ne s’attendait pas à avoir des clients. Avec un peu de patience et de diplomatie tout s’arrange toujours. Le plus gros problème fût que l’encre pour les tampons avait séchée, mais ça on avait prévu. Long mais agréable moment que cette frontière qui change des queues infernales et mouvementées que l’on trouve en général.
Le Botswana est couvert par un grand désert, le Kalahari, qui s’étend sur presque 70% de sa surface. Mais dans le nord le fleuve Okavango forme un immense delta intérieur refuge d’une vie sauvage spectaculaire. Plus haut encore, le parc national de Chobe est un diamant de nature à l’état pur, habité par une prodigieuse quantité d’animaux qui s'y déplacent en liberté.
Peuplé de deux millions d’habitants c’est un des moins denses du monde, ici l’espace est roi et c’est bien. Il passe pour être le pays le moins corrompu d’Afrique et à connu une des plus grosses croissance économique mondiale sur les 20 dernières années. N’allait pas vous imaginer la Suisse, le Botswana partait de bas, de très bas, du groupe des pays les plus pauvres du monde pour être précis. Le diamant y joue un rôle économique majeur mais pour la partie nord, que nous nous proposons de traverser le tourisme s’impose de plus en plus comme une source de revenus.
Le delta de l’Okavango, une merveille de la nature Africaine
Le grand koudou mâle, une des plus belle antilope à mon goût. Assez peureuse on peut rarement l'observer longtemps.
Certains disent que le fleuve disparaît dans des grottes souterraines, en réalité l’eau monte à certaines périodes, deux fois par an, correspondant probablement à des saisons des pluies en amont, et s’évapore avec les températures élevées. Cela crée des cycles en fonction desquels une île ou l’autre apparaitra ou disparaitra. Les animaux eux aussi changent leur comportement pour s’adapter aux variations de ce milieu mouvant.
Les hippopotames passent leur journée dans l'eau car leur peau est sensible au soleil. Le mâle dominant du groupe est polygame et irascible, l'hippopotame est dangereux et craint en Afrique
Evidemment si l’un veut sortir des pistes principales ce n’est pas toujours simple, l’Okavango est un grand marécage il faut être prudent. Un moyen fantastique est de louer un petit bateau et d’aller passer quelques heures sur des canaux au hasard, n’oubliez pas le gps car si partir est facile, revenir l’est beaucoup moins. Il faut faire attention de ne pas trop déranger les hippopotames, considéré comme l’animal le plus dangereux d’Afrique, il peuple le delta. Des éléphants offrent en été, le spectacle de la traversée d’un canal. En hiver seuls restent les plus vieux dont les dents sont trop usées pour manger et qui se nourrissent de papyrus du delta très tendre et à l’agréable goût sucré.
Martin pêcheur dans les roseaux de l'Okavango. Belle couleurs mais pas facile à photographier ! Plus de 400 oiseaux peuplent le delta.
Il faut se résigner à quitter l’Okavango car l’horloge des jours tourne et notre autonomie, quoiqu’importante, n’est pas illimitée. D’autres merveilles restent à découvrir avant d’atteindre Kasane, tout au nord. Kasane, croisement de frontières entre 4 pays, Botswana, Namibie, Zimbabwe et Zambie. Mais pour ça on va retrouver le sable et croiser une vie sauvage qui est en train de devenir notre quotidien.
Le parc national de Chobe
Si l’Okavango me faisait rêver depuis longtemps, National Geographic oblige, je n’avais jamais entendu parler de Chobe. Et pourtant … c’est un des endroits où la faune est la plus dense. Quand il faut sortir de la voiture pour dégonfler les pneus ou se désensabler, on doit mettre quelqu’un sur le toit pour surveiller les environs. C’est étonnant la différence entre le fait de voir un éléphant depuis l’intérieur de la voiture ou depuis dehors, on se sent petit, surtout quand il commence à bouger ses oreilles de façon un peu nerveuse.
Deux éléphants ont coupé la piste à mon ami qui a du s'arrêter. Il faut désensabler mais la famille éléphant est encore très proche
Cet endroit magique est, comme souvent, né de quelques drames. Dans les années 60 toutes les populations ont été déplacées pour protéger cet impressionnant écosystème. De fait il n'y a pas comme dans l'Okavango de cohabitation humain animal, c'est un endroit pour les animaux. Il n’y a eu aucun travail d’entretien, les pistes existantes sont celles des premiers explorateurs au début du siècle, entretenues par le passage. Quand on s’attaque aux régions hors des voies principales, il arrive qu’on s’en repente un peu, mais les difficultés de la piste ne font qu’ajouter au plaisir de la découverte.
Très rare de voir un léopard de jour, celui là venait de chasser un impala et le mangait tranquillement
Dans Chobe comme dans l’Okavango l’hébergement est excessivement cher. Le Botswana parie sur le tourisme de luxe, ils appellent ça exclusif, en clair ça veut dire très cher. Il faut faire preuve d’un peu d’astuce et d’imagination. Un bon truc par exemple est d’arriver tard à une entrée. Avec un peu de baratin et une ou deux bières qui justement vous restaient au fond du frigo, les gardes vous laisseront dormir gratuitement. Attention aux animaux, la nuit c’est vraiment dangereux, il faut rester grouper autour des voitures, faire un feu si c'est possible et surtout disposer de lampes puissantes et vérifier toutes les deux ou trois minutes s'il ne se rapproche pas quelques yeux rendus brillant par votre lampe.
On retrouve la civilisation en arrivant à Kasane, les derniers kms sont faciles car on retrouve une belle route goudronnée. Kasane est une toute petite ville au bord du fleuve plutôt sympathique, à mon goût. On y trouve quelques infrastructures touristiques bien agréables après deux semaines de brousse. Beaucoup d’agences proposent une journée aux gorges Victoria, côte Zimbabwe en partant d’ici. On y voit même quelques animaux qui se promènent en ville ce que j’ai rarement vu ailleurs.
Il faudra le temps de refaire les pleins, réparer les roues et quelques autres bricoles, profiter un peu d’une soirée ou deux dans un bar avant de reprendre la route cette fois en direction du Zimbabwe. Contrairement aux pays précédents, à l’exception notable de la zone des chutes Victoria par lesquelles nous commencerons, le tourisme est très peu développé au Zimbabwe. Plus que jamais le défi sera l’autonomie d’autant que notre ami nous quittera à Victoria Falls pour rejoindre Cape Town et nous ne serons plus que ma femme et moi avec une seule voiture. Plus question de se tracter avec le second véhicule dans les moments difficiles.
Je soutiens une école à Madagascar parce que :
- Je connais l'école et l'association ;
- Oui, l'éducation peut changer la vie ;
- Tous les acteurs sont 100% bénévoles ;
- Cela me coûte 2€, 0,66€ après déduction impôts, pour scolariser un enfant ... un mois !