Rencontres avec l'Afrique : La côte de l'or

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Le surf au Ghana

Le Ghana, anciennement nommé Côte de l’or pour la présence de nombreuses mines du dit métal. Objet de toutes les convoitises, d’abord ethniques puis coloniales. Pourtant l’or n’est pas sa seule richesse, la côte est merveilleuse, on y découvre des recoins cachant des plages sauvages, mélange de sable blanc et de roches sauvages. Son peuple est accueillant, son histoire passionnante.

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Depuis Abidjan se rendre au Ghana était aisé. Deux heures vers l’est suivant la côte, la traversée du fleuve qui sert de frontière naturelle, les habituelles tracasseries douanières. Début des années 90 le Ghana était très pauvre et peu touristique. Un militaire avait pris le pouvoir en 1992 suite à une longue période d’instabilité. A noter qu’il a était réélu deux fois par la suite et a cédé le pouvoir en 2000.

Nous y allions régulièrement car la côte découpée était parfaite pour le surf. On ne se privait pour autant pas de visiter, à chaque voyage, une autre région.

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Une côte sauvage où l’on se sentait bien

A cette époque nous découvrions chaque jour des vagues oubliées, parfaites, juste pour nous. Personne pour vous interdire quoi que se soit ou vous dire entre quelles bouées et à quelle heure il faut surfer. Personne non plus pour venir vous chercher en cas de difficulté, rôle dévolu aux copains, objets d’une vigilance réciproque de tout instant. La responsabilité individuelle qui en découle ne semble pas moins efficace que la technique des interdictions généralisées pour éviter les accidents. La satisfaction d’être responsable de ces actes, obligés à réfléchir à sa sécurité et celle de ses amis, est bien plus grande et formatrice. Nos sociétés Européennes ont un retard inimaginable dans ce domaine.

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La côte est parsemée d’anciens forts Portugais qui servaient au commerce de l’or puis plus tard de point de départ pour le trafic des esclaves. Ce témoignage du passé, assez correctement conservé compte tenu de l’absence totale d’entretien, était ouvert, libre d’accès. On y entrait, on s’y promenait imaginant les souffrances et l’activité débordante des lieux lors des allers et venues de navires. Les infrastructures touristiques étant inexistantes, on y campait souvent. Couchés sur l’histoire.

On trouvait de loin en loin, dans un village un peu plus grand, des hôtels qui avaient eu une époque de gloire dont aucun vivant ne pouvait se souvenir. Il n’y avait ni eau courante ni électricité dans ces villages côtiers. Pas plus que de stock en cuisine. Les nuits étaient agréables, les étoiles parsemaient le ciel faiblement concurrencées par les petites flammes des lampes à pétrole, uniques sources d’éclairage.

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Quelle ne fût pas notre surprise à la vue d’un panneau annonçant un hôtel avec eau courante. Une bonne douche ne serait pas de refus, se dessaler une fois dans la semaine ne serait pas un luxe. Aussi tôt dit aussi fait, l’hôtel est vide, deux chambres nous sont attribuées. Il y a une baignoire qui ne semble pas avoir vu d’eau depuis longtemps, pas d’eau au robinet mais le responsable assure qu’on aura de l’eau à une heure précise. On va s’occuper à chercher quelque chose à cuisiner en attendant.

Le tour du village est vite fait et en guise de nourriture nous revenons avec un demi-paquet de pâtes, trois Vache qui rit et quelques fruits. Le tout est confié à la cuisinière pour un repas sur le toit après la douche. Le temps est venu et nous attendons patiemment, vérifiant les robinets chaque 2 mn. Tout à coup un cri parcours le couloir, Eau courante ! Eau courante ! Mon robinet restant indifférent à l’annonce, j’ouvre pour me renseigner. Un jeune galopait dans le couloir portant un seau d’eau … eau courante en effet. Le repas n’en fût pas moins agréable, la cuisinière avait fait des merveilles, le cadre et la compagnie étaient exceptionnels.

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La base de la nourriture, au cours de ces expéditions, était le riz que l’on amenait avec nous. Accompagné de boite de concentré de sauce tomate et de quelques oignons. On trouvait assez facilement des fruits tropicaux, bananes, ananas, papaye, noix de coco en quantité. Et surtout on avait du poisson. Les Ghanéens sont pêcheurs sur la côte, on allait les aider à tirer les immenses filets qui faisaient un demi-cercle en mer et nous avions notre part de la pêche. On achetait le complément, souvent des langoustes, à ceux qui en faisaient commerce. Dans chaque endroit il était aisé de trouver quelqu’un, qui pour une petite quantité d’argent, préparait délicieusement le tout.

De la Côte de l’or au Ghana

L’histoire coloniale du Ghana est riche en rebondissement, pour faire simple ceux sont les navigateurs Portugais, découvreurs de toute cette côte ouest de l’Afrique, qui y sont arrivés vers 1470. La tradition faisait que les tribus se paraient de bijoux en or. Grosse erreur, cela a mis la puce à l’oreille de nos premiers colons qui ont vite découvert la richesse minière, pris possession des lieux et baptisé la région Côte de l’or. Craignant la concurrence de leurs frères Européens, ils ont construit les forteresses qui servaient de base à nos voyages de surf. Les noms d’Elmina, Cape Coast, lieux de tant de tragédies, évoquaient pour nous hébergement de vacances. Qu’on nous pardonne, nous étions de jeunes insouciants.

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Bien plus tard les Hollandais délogèrent les Portugais, puis les Anglais les Hollandais. Suite à la guerre l’Allemagne et la France y ont également joué un rôle. Enfin en 1957 le pays devient indépendant et prend le nom de Ghana, tout en restant, comme la plupart des anciennes colonies Britanniques, dans le Commonwealth.

La tribu la plus connue est celle des Ashantis. Son roi est la personne la plus respectée dans le centre du pays. Le symbole le plus sacré pour les Ashanti est le trône royal, gardé à Kumasi, leur capitale culturelle. Le trône symbolise l’esprit des ancêtres dans les croyances animistes locales. Le chef porte un kente aux couleurs éclatantes, des bijoux en or, des gris gris. Il sort accompagné de nombreux parapluies à la décoration colorée. Le kente est un tissu aux couleurs vives, réalisé par les meilleurs tisserands et choisi avec soin, qui sert aux chefs Ghanéens de parures.

Il faut absolument s’organiser pour assister à une de ces cérémonies où les étrangers sont bienvenus.

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Le Ghana d’aujourd’hui de ce que j’ai pu lire, entendre ou voir dans des reportages n’a plus rien à voir avec le Ghana de mes souvenirs. Heureusement pour sa population, le Ghana a connu depuis un développement, les forteresses, je crois ont été mis en valeur pour développer une activité touristique. Mais soyez sans inquiétude, je suis sûr qu’il reste de nombreux recoins à découvrir.

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