Mon père, cet homme d'exception : Général Nguyen Huy Anh. Volet 1 : La gifle.

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Mon père, ce héros. Le Général NGUYEN HUY ANH a été un exemple de noblesse, de bravoure, d'intégrité morale pour l'armée de l'air sud Vietnamien et, emporté à l'âge de 39 ans, demeure aujourd'hui une légende dans le cœur des anciens combattants de cette cruelle guerre. Voici son histoire... et afin de la relater, je vais emprunter les voix de ses proches.

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Tout au début de sa jeunesse, ce premier volet, voici la voix de ma mère :

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  1. Sud du Viet Nam, dans le Delta du Mékong, à Can Tho.

Notre pays du Dragon est sous la colonisation française depuis, ce qui me semble, toujours... en tout cas, depuis que je suis née. A 15 ans, je suis rebelle et farouchement chauvine.

Ma mère a divorcé de notre père vietnamien pour épouser un "grand nez", comme nous appelons ainsi les français. Ses yeux bleus ont toujours jeté sur ma soeur et moi un regard dédaigneux et froid, ce qui conforte mon animosité pour ces grands blancs venus d'ailleurs, se comportant comme des Maîtres partout où ils vont.

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ma mère, moi, mon beau frère et le nouvel époux français de ma mère

Révoltée et animée d'une énergie masculine assez hors du commun pour une jeune vietnamienne qui, traditionnellement, se doit être douce et effacée, je suis tout le contraire : Belliqueuse et téméraire, tout projet de mariage par la marieuse s'avère être une catastrophe, à mon grand bonheur.

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On me laisse donc "mûrir" encore un peu dans l'espoir que les années m'apportent les qualités nécessaires à une bonne épouse : Ainsi, mon adolescence fut très libre.
En secret, j'adhère à un mouvement révolutionnaire anti colonialiste, constitué d'un groupe de jeunes aux idées utopistes et nationalistes. C'est ainsi que j'ai commencé à apprendre le Kung Fu au sein de ce groupe "rebelle".

Dans cette région du Viet Nam, la lignée Wu Dang a, depuis longtemps, pris racine, c'est donc par cette discipline que j'ai commencé ma vie de pratiquante d'arts martiaux. Notre Professeur (Si Fu), ayant trop d'élèves, délègue ses cours de débutants à son disciple, que nous appelons communément "Grand Frère". Notre grand frère donc, s'appelle ANH, qui veut dire "lumière". C'est aussi mon prénom.

La première fois que j'ai vu Grand Frère Anh, quelque chose d'indicible s'est animé en mon coeur : Une grande admiration mêlée d'un sentiment de rivalité, une attirance effrayante et inconnue, une tendresse inavouée. A 15 ans, je suis tombée amoureuse sans même en connaitre la notion.

Bien loin de l'admettre, je luttais contre ce nouveau sentiment bien étrange que j'attribuais à mon admiration pour ses talents martiaux.

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Ce beau jeune homme de 20 ans est fait de passion et de flammes, contenues dans un aspect grave et réservé. Il est d'une agilité extraordinaire et une rapidité incroyable... En combat, il bondit comme un tigre, saute comme un singe, se dérobe comme un serpent et son regard d'aigle ne rate aucune opportunité.

Le regarder s'entraîner était pour moi, comme pour les autres élèves, source d'émerveillement et c'est bouche bée que nous l'admirions en combat libre avec Si Fu. Son Kung Fu préféré était le Kung Fu de l'homme ivre... qui, souvent, nous faisait partir en éclats de rire égaillant notre jeunesse qui s'écoulait au gré de l'eau jaune du Mékong.

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kung fu de l'homme ivre, source blog asiantown

Un jour de mes 17 ans, un concours a été lancé : Celui ou celle qui pourrait toucher le visage de Grand Frère Anh serait le nouveau disciple de Si Fu, dans un combat et style libre.
Pas démontée, je me suis inscrite.
Consciente que mes deux malheureuses années de pratique ne pesaient pas grand chose face à un adversaire si expérimenté, il m'a fallu ruser. Notre salle d'entrainement était en fait une grande cour sablée en plein air.

Nous étions une dizaine à le défier et étant la moins expérimentée et la plus jeune, on me fit passer la dernière. Les autres candidats n'ont pas réussi à relever le défi, Grand Frère Anh était bien trop rapide et agile pour laisser qui que ce soit ne serait ce que effleurer son visage. Au contraire, tous se retrouvait tour à tour par terre, incapable de bouger sous une clé de bras ou de jambe.

Mon tour arrivait, salué de quelques pouffements de rire. Grand Frère Anh me toisait d'un air presque condescendant, ce qui faisait redoubler mon mordant... Il se mit à deux mètres de moi, même pas en attitude de défense, juste, les mains croisées derrière le dos.
Cette attitude trop arrogante m'a agacée et c'est en fronçant les sourcils que je me précipitais vers lui, envoyant mon poing vers son ventre et, à la dernière minute, je m'accroupie complètement dans un mouvement tournant pour, au final, lui donner un coup de pied de balayage bas, visant les chevilles...
Mon coup de poing n'était qu'un leurre. Mais on n'apprend pas au vieux singe de faire des grimaces et il attendait mon coup de pied, sans surprise. Il n'eut qu'à sauter en l'air, mouvement de rotation pour se retrouver derrière moi et me donner une petite tape sur le sommet du crâne, grand sourire aux lèvres.

Ce fut là que je l'attendais : moi, accroupie jambes croisées au ras du sol et lui, debout, derrière moi. Ce ne fut pas difficile d'effleurer le sol pour en rafler une poignée de sable discrètement... Je fis volte face en pivotant sur mes jambes qui me lancent comme un ressort spiralé et comme un diable sorti de sa boîte, je m'érige de toute ma hauteur pour finir mon geste étudié depuis le début : lancer la poignée de sable dans ses yeux. Surpris et aveuglé, il n'eut pas le temps de voir venir ma main : Paff ! gifle sur la joue gauche !

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source sand hand 1zoome

Une rafale d'applaudissement vint fêter cette victoire et c'est à cet instant précis, voyant Grand Frère Anh se tenant la joue d'un air penaud que j'ai réalisé que j'étais follement amoureuse. Je suis vite allée chercher de l'eau de pluie pour laver ses yeux... le regard rougi qu'il m'adressa alors était plein de surprise, d'amusement et... de tendresse. C'est ainsi que notre histoire a commencé.

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moi même, à 17 ans

A suivre.....

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