Ma professeur de japonais m'avais parlé d'un endroit au nord de Chiyoda, réputé pour avoir de nombreuses boutiques de livres anciens. Ce matin, je décide d'y aller me promener, à la recherche d'une bonne affaire.
La concentration de boutiques est importante, et il y a un peu de tout. Romans, manga, beaucoup de livres avec des estampes. Quant à moi, j'avais une idée en tête. Je suis passionné de bonsai, art que j'ai d'ailleurs pratiqué avec passion pendant des années. Chaque année se tient une grande exposition nationale, la Kokufu-ten, avec l'édition d'un gros livre avec les photos de chaque arbre exposé. Je possède déjà quelques exemplaires, et je voulais en trouver d'autres.
J'entre dans le première boutique, fait un rapide tour, et demande finalement au vendeur s'il a des livres sur le bonsaï. Il me répond alors d'aller voir à l'étage, tout en m'accompagnant. Les livres sont posés à même le sol, formant de gros tas. Et là je remarque de nombreux exemplaires de la kokufu-ten. Le prix : 15000 yens, soit un peu plus de 11 euros. En France, on les trouve à environ 100€ !
Le problème c'est le poids. Chaque exemplaire pèse plus de 1,5kg. J'avais déjà beaucoup de bagages dans l'avion, je me résigne à n'en prendre qu'un seul. En discutant avec le vendeur, ce dernier me dit qu'il peut aussi me les envoyer par la poste !
Tout fier de mon achat, je continue la balade dans le quartier. Il y a de magnifiques livres avec des estampes japonaises. Des lots entiers de livres absolument magnifiques. Pour les plus anciens, le prix peut aller à quelques centaines d'euros mais ce sont quasiment des objets de collection. Je me promet que la prochaine fois que je viens au Japon, je m'organise pour en ramener !
Il est midi, je commence à avoir faim. En prenant une rue perpendiculaire je remarque un restaurant spécialisé dans les tempura. Même si de nombreux restaurant en proposent, je voulais absolument en essayer un spécialisé dans ce type de nourriture, avec le chef qui cuisine devant moi. A l'entrée, le menu écrit uniquement en japonais, et à la main avec une écriture illisible pour moi. Qu'à cela ne tienne, c'est justement pour entrer dans ce genre d'endroits peu fréquentés par les touristes que je suis venu au Japon.
Je pousse la porte, et une serveuse m'invite à m'assoir au bar. Je commence à poser mon sac (contenant l'appareil photo et tous mes accessoires de touristes), mais elle me regarde et me dis de le mettre dans le panier qui se trouve à côté de moi. Ah, les japonais et l'hygiène, il y aurait tant à dire. Au Japon, on ne pose pas ses affaires directement au sol, où l'on marche avec nos chaussures. C'est pourtant une question de bon sens !
La serveuse m'apporte aussi une serviette chaude et humide pour me nettoyer les mains. C'est encore quelque chose que j'aimerais retrouver chez moi. J'avais touché un peu tout et n'importe quoi, je ne devais pas avoir les mains très propres. Dans quasiment tous les restaurants dans lesquels j'ai mangé, on m'a donné une serviette au début du repas. Parfois il s'agissait de serviettes en papier emballées dans des sachets, ou comme ici de véritables serviettes en tissus.
Je demande à la serveuse de m'expliquer un peu la carte, et elle me conseille un menu composé de légumes et de crevettes. Je regarde autour de moi, le chef s'affaire à préparer la pate à tempura et à faire frire les commandes des clients. C'est assez calme, quasiment personne ne parle.
On m'amène du thé, un bol de riz et une soupe miso. Comme j'avais soif, j'avale rapidement le verre de thé, et on me ressert aussitôt ! Le thé est à volonté ;-)
Assez vite, le chef me pose devant moi l'assortiment de tempura, et avec le sourire !
J'en avais déjà mangé en France, mais là je dois dire que c'est vraiment d'un niveau au dessus. C'est fin, c'est croquant, pas gras du tout. Si je m'étais écouté j'aurais tout mangé en quelques minutes. Mais non, je préfère savourer l'instant présent.
Le repas terminé, je m'avance pour payer les 1500 yens (soit environ 11,5€). Pour cette qualité, ça vaut largement le prix. En sortant, je lance un "Gochisosama deshita, yokatta desu" envers le chef pour le remercier de ce repas et lui témoigner que c'était très bon.
A ce moment la serveuse court vers moi. J'avais oublié mon sac à dos dans le panier !
L'estomac remplis, je pars vers de nouvelles aventures à la découverte de Tokyo.