Partir au Japon sans parler japonais ?

Lorsque j'ai décidé de partir 3 semaines au Japon, je me suis à un moment posé la question de la langue. Je parle anglais, et mes différentes lectures sur le culture japonaise arrivaient toutes au même constat : les japonais ne sont pas très ouverts aux langues étrangères. C'est pour cela que pendant plus d'un an j'ai pris des cours de japonais, et pouvoir être un peu autonome sur place. Alors qu'en est-il vraiment ? Et finalement, est-ce vraiment différent de chez nous ?

Car on a la critique facile quand il s'agit de dire que certains pays ne sont pas très doués pour les langues, mais on oublie un peu vite que la France est loin d'être un bon élève. Si dans les hôtels ou les restaurants la langue de Shakespeare ne pose pas de problème, dans la rue il en est tout autrement. Et au Japon ce ne sera pas très différent. Mais avant tout, laissez-moi vous raconter une anecdote.

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Je suis parti en avion au départ de Bordeaux, avec une escale à Amsterdam pour ensuite prendre un vol pour Tokyo. Or je n'avais que 50 minutes pour le transit à Amsterdam, autant vous dire que j'ai couru aussi vite que j'ai pu, surtout que l'aéroport de Schiphol est vraiment très grand. Et il arriva ce qu'il devait arriver : j'étais dans l'avion à destination de Tokyo, mais ma valise elle est restée à Amsterdam. Les vacances commencent bien.

Je suis automatiquement averti par SMS à mon arrivée à Tokyo, je me rends au comptoir de la compagnie pour quelques formalités. Ma valise devrait arriver le lendemain par le prochain vol, elle doit être livrée directement à mon hôtel.

Il me reste maintenant à expliquer cela à la réception de l'hôtel. Comme je venais de faire 15 heures de vol, que j'étais complètement crevé, je n'avais guère envie de parler en japonais. Je demande à la réceptionniste, une jeune japonaise d'une vingtaine d'années, si elle parle anglais. Elle me répond avec unn air embêté que son anglais est très mauvais.

Me voilà donc parti à détailler mes problèmes de bagage, que j'avais laissé le numéro de téléphone et l'adresse de l'hôtel. Je l'entend alors me féliciter sur mon niveau de japonais (moi qui pense parler aussi bien qu'un enfant de 5 ans, je suis un peu flatté). Je répond avec la formule de politesse disant que j'ai encore beaucoup de travail avant de pouvoir parler correctement. Nous poursuivons nos discussions à propos de la chambre, et je vois le directeur de l'hôtel qui vient aussi me féliciter de parler aussi bien japonais. Décidément !

Cette histoire aurait pu en rester là, si 2 jours plus tard je ne voyais pas cette même réceptionniste parler à un autre touriste... en anglais... Je me suis fait avoir !

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Alors les japonais sont-ils aussi fermés aux langues étrangères ? Pas tant que ça. Ils ont surtout peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas arriver à se faire comprendre. Mais dans des grandes villes telles que Tokyo, Kyoto ou Osaka vous n'aurez aucun mal à trouver quelqu'un qui parle anglais. Mais si vous prévoyez de sortir un peu des sentiers battus, quelques mots de japonais seront les bienvenus. Pour un touriste normal, il vaut quand même mieux avoir un bon niveau d'anglais qu'un mauvais niveau de japonais.

Pourtant, je ne regrette pas d'avoir fait l'effort d'apprendre cette langue si fascinante. Je pourrais en parler des heures tant elle est le reflet de la culture japonaise. Mais parler japonais permet surtout de créer du lien. Dès que les gens voyaient que je parlais un peu leur langue, leurs yeux se mettaient à pétiller et ils étaient ravis de voir que j'avais fait cet effort. Le revert de la médaille est qu'ils pensaient que je parlais couramment, et donc se mettaient à me parler comme à un de leur compatriote. Je devais alors les tempérer un peu !

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Je garde d'excellents souvenirs de rencontres, comme par exemple avec une personne adorable qui tient à ryokan à Kyoto. Quand je suis arrivé, j'ai commencé à lui parler en japonais. Elle a été étonnée et je lui ai répondu que son japonais était quand même meilleurs que le mien. De là, une complicité s'est installée pendant ces quelques jours. Chaque soir elle me demandait ce que j'avais visité et elle a même invité des amies à elle pour que nous parlions tous ensemble. Ce fut des moments inoubliables, récompense des longues heures de travail pendant les mois précédents.

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