Deux ans déjà qu’Aurora me porte de pays en pays pardonnant toutes mes erreurs de débutant et mon laxisme dans l’entretien d’un bateau si robuste à mes yeux qu’il ne pourrait rien lui arriver. Il est désormais grand temps d’arrêter avec ce raisonnement de fainéant et de faire une halte technique dans mon voyage.
Kudat est le lieu parfait pour cela. C’est le point d’entrée de Bornéo par le Nord et aussi une escale parfaitement connue des navigateurs pour refaire peau neuve à leurs bateaux. Deux Etats se partagent Bornéo, L’Indonésie pour la plus grande part et aussi la plus pauvre, et La Mélanésie pour l’extrême nord et la partie la plus riche. Il ne faudrait pas oublier non plus un micro Etat rendu extrêmement riche par le gaz qu’il exploite mais qui ne sera pas sur ma route, Le Brunei. Mais avant de visiter cette nouvelle île, il me faut sortir Aurora de l’eau, ranger pour un temps mes bouteilles de plongée et ouvrir ma boite à outils
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Grue pour sortir les bateaux Me voilà donc, pour la première fois, confronté à cette étape obligatoire à tout navigateur : La zone de carénage ! Ici, le port est bien équipé pour sortir les bateaux hors de l’eau et affiche des tarifs très attrayants. On peut y trouver l’essentiel des matériaux nécessaires à un bon entretien et éventuellement une main d’œuvre à un coût abordable. Ma liste des tâches à accomplir pour rendre Aurora prête aux deux prochaines années de navigation n’est pas très longue.
Evidemment, je dois procéder au renouvellement traditionnel de l’antifouling sans oublier d’inspecter les points d’osmose, toujours présents sur un bateau de cet âge, et les traiter. Quelques entretiens sont à faire au niveau des hublots, une maintenance du groupe froid, une révision du mouillage par la galvanisation de la chaine, un peu de vernis toujours pressé de s’effacer face aux UV, un peu de couture, un coup d’œil sur le moteur, un thermostat à changer, bref, la liste n’est finalement pas si courte que cela ! Cela me prendra une quinzaine de jours pour régler la majeure partie des détails et inscrire sur une seconde liste ceux dont je n’ai pas pu m’occuper faute de temps, de compétence ou de pièces détachées
L’escale technique c’est aussi l’occasion de reprendre les habitudes de terriens que j’ai tendance à vite oublier. L’agitation d’une ville, la joie d’y retrouver l’abondance, le port des pêcheurs toujours chargé d'histoire et d'embarcations surprenantes, les bons restos, sont toujours les premières bonnes retrouvailles avec la civilisation. Mais très vite la pollution, les fuites du porte monnaie, et ces foutus moustiques absents bienheureux des mouillages, reprennent le dessus et me poussent à en finir le plus vite possible avec les travaux.
Chalutier local
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Heureusement les rencontres existent aussi sur les chantiers. Certains, comme moi, ne sortent leur bateau que pour un petit entretien, d’autres se lancent dans des restructurations totales de leurs embarcations. Quel courage ! Lorsque je serai dans quelques mois au bord d’une jolie plage, eux seront probablement toujours dans leur bleu de travail sous la coque de leur bateau. Très peu pour moi… Mais tous, échangeons sur nos voyages, nos vies, nos problèmes et nos idées pour les solutionner. C’est finalement une étape enrichissante qui permet de faire le point et de se relancer de plus belle.
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Le bateau prêt, il est maintenant temps de quitter le confort de la présence d’une ville et de retourner retrouver l’isolement plus inconfortable mais dans lequel je me sens si bien. Direction les îles !!
Davantage sur mes escales aux Philippines en français ici:
@marc-allaria/philippines-stop-5-l-archipel-des-bacuits
More about my stops in philippines in english, here:
@vcelier/discover-the-philippines-the-bacuit-archipelago-by-marc-allaria-translated-from-french