Sewia...

_{Habitants de Sewia}

* * * * *

Je quitte Maratua après un mois de plongée et avant que les habitudes que je commence à prendre prennent le pas sur mes envies de nomadisme. Je suis les conseils de mes amis de l’hôtel Nasubu et me rend vers les îles Pasoso au Nord de La Sulawésie.

* * * * *

_{Rencontres en mer}

Dès la sortie de l’atoll, je comprends que je me suis trop habitué au calme plat du lagon de Maratua. Le mouvement de la mer me fait perdre l’équilibre et me met dans cet état bien connu de ceux qui naviguent qui fait que toutes les tâches habituelles du bord deviennent moins importantes et sont remises à plus tard. On appelle ça le mal de mer ! Pas le mal de mer caricatural où le marin est à genoux le visage en dehors des filières, mais celui qui s’immisce doucement dans la vie à bord et que l’on feint d’ignorer. Seul remède, rester actif, prendre la barre, une bonne douche, regarder la terre tant que l’on peut et rester honnête avec soi-même. « T’es malade, t’es malade, tu sais que ça prendra quelques heures et que ça passera ! » Et en effet, les orages arrivant vite en cette saison, un peu d’action pour prendre quelques ris, les remettre, et prendre la barre ont vite fait de soigner le mal.

_{Accueil devant le village de Sewia}

Je passe une nuit agitée par des veilles essentielles en Asie pour éviter les pêcheurs, et par ces maudits orages que j’arrive parfois à éviter en suivant les indications de mon radar, mais qui arrivent tant bien que mal à m’atteindre pour certains d’entre eux. Ma vieille grand-voile en paie d’ailleurs les frais avec une petite déchirure qui me coûtera quelques heures de coutures à ma prochaine escale.

L’escale arrive justement le lendemain au village de Sewia. Une petite baie et un minuscule village m’attendent. Et pourtant, la tranquillité de la baie s’estompe vite à mon arrivée. Rapidement une vingtaine de pirogues sortent du paysage de la plage et viennent à ma rencontre. Quelques piroguiers essaient de me vendre quelques vivres mais là n’est pas leur première intention. La curiosité reste la motivation première à leur visite. Les discussions ne sont pas évidentes en raison de nos différences de langues, mais je parviens tout de même à donner un rendez-vous pour le lendemain et à obtenir des informations sur mon site de plongée.

aurora 17 8.jpg

_{Ecole de Sewia}

* * * * *

Ici le mouillage est très particulier car je me trouve exactement sur la ligne de l’équateur. Les courants des marées faisant bouger le bateau selon ce que les marins appellent le rayon d’évitage, je m’amuse à regarder mon GPS passer de l’hémisphère sud à l’hémisphère nord toutes les 6 heures !! Je pense ne jamais avoir passé autant de fois l’équateur en si peu de temps !