Premier jour à Tahiti

Donc, après 48 heures de voyage en avion, je suis arrivé à l'aéroport de Tahiti.

Aéroport international de Fa'a'ā

A l’aéroport, plusieurs officiers du navire sur lequel j'étais affecté, le BDC Trieux, attendaient pour m'accueillir. Il y avait le commandant, l'officier en second et le chef mécanicien.

Il y avait aussi un quartier-maître , qui était à la fois chauffeur et maître d'hôtel du carré des officiers sur le navire, avec une voiture.

Quartier-maître en uniforme blanc
source: Wikipedia

J'ai récupéré mes bagages et le quartier-maître allait me conduire au club des officiers à terre où une chambre m'avait été réservée.
Là, je devais me changer et mettre mon uniforme blanc et le quartier-maître me conduirait au navire, le BDC Trieux, pour que je me présente officiellement au commandant.

Le BDC Trieux
source

Alors que nous traversions le centre-ville de Papeete, le quartier-maître a garé la voiture et m'a dit que ce n'était pas souvent qu'il pouvait être en ville à cette heure et qu'il voulait profiter de l'occasion pour aller chercher des photos chez le photographe. J'ai trouvé ça un peu bizarre, mais pas trop. Après moins de 10 minutes, il était de retour.

J'ai mis mon uniforme blanc et le quartier-maître m'a conduit au port militaire où se trouvait le navire.
Le port militaire était gardé par des Tahitiens appelés "muto'i", qui en langue tahitienne signifie "police" ou "policier".

Quand nous sommes arrivés à la porte, l'un des muto'i a demandé au quartier-maître qui j'étais, puis lui a demandé d'ouvrir le coffre de la voiture.
Là, il a trouvé, caché derrière une couverture, une bouteille de scotch!

Je savais que dans la marine française, lorsqu'un officier arrivait à sa première affectation sur un navire, il est sujet à diverses blagues. Donc, je savais que cette bouteille de whisky faisait partie d'une blague.

Après une discussion avec le muto'i, qui ne semblait pas content du tout, j'ai été envoyé au navire. Là, on m'a montré ma chambre, puis envoyé voir l'officier en second dans sa chambre/bureau. Il a prétendu croire que je faisais du trafic d'alcool et m'a dit d'aller voir l'administrateur civil qui avait déjà été mis au courant de mon infraction.

Le quartier-maître m'a conduit au bureau de l'administrateur civil, et lui aussi a prétendu croire que l'infraction était réelle. Il m'a dit plusieurs fois que je n'aurais pas dû faire ça.

De retour au bateau, je me suis reposé une heure dans ma cabine. Ensuite, c'était l'heure du déjeuner. En plus du commandant, de l'officier en second, du chef mécanicien et de moi-même, l'administrateur civil et le muto'i avaient été invités à déjeuner. L'idée était qu'on allait résoudre mon "problème" entre gens civilisés.

Le déjeuner était servi par le même quartier-maître qui m'avait conduit partout.
L'administrateur civil a expliqué qu'il ferait tout ce qu'il pourrait pour résoudre le problème, tant que les muto'i supprimait le rapport qu'il était en train de faire. Bien sûr, le muto'i ne voulait pas le faire.

J'ai expliqué que je savais que c'était une blague, mais tout le monde prétendait que ce n'était pas le cas.
J'étais sûr que je n'avais pas été dupé. Mais en fait j'en avais raté beaucoup.

D'abord, le quartier-maître était en fait un officier subalterne du navire, et je ne l'aurais jamais deviné. Cela explique l'arrêt au centre-ville de Papeete pour qu'il aille voir le photographe. Il est devenu un très bon ami.

En outre, il s'est avéré que le muto'i était également un officier du navire, responsable de la navigation. Il venait de Bretagne, mais il ressemblait étrangement à un Tahitien.

L'administrateur civil était réel. Mais, ça n'aurait pas dû être. Le chef mécanicien était un bon ami de sa secrétaire, qui lui avait dit que l'administrateur civil ne devait pas été là le jour de mon arrivée. Donc, le chef mécanicien était censé tenir le rôle de l'administrateur civil.
Mais, en fait l'administrateur civil était là ce jour-là et le chef mécanicien était occupé pendant la matinée. Ainsi, l'ingénieur a appelé l'administrateur civil, a expliqué l'histoire et l'administrateur civil a accepté de faire partie de la blague.

C'est ainsi que j'ai été accueilli sur mon premier bateau, le BDC Trieux, sur lequel je suis resté un an, principalement en Polynésie Française.

La suite Épisode 38

Résumé
Épisode 1 - Épisode 2 - Épisode 3 - Épisode 4 - Épisode 5 - Épisode 6
Épisode 7 - Épisode 8 - Épisode 9 - Épisode 10 - Épisode 11 - Épisode 12
Épisode 13 - Épisode 14 - Épisode 15 - Épisode 16 - Épisode 17 - Épisode 18
Épisode 19 - Épisode 20 - Épisode 21 - Épisode 22 - Épisode 23 - Épisode 24
Épisode 25 - Épisode 26 - Épisode 27 - Épisode 28 - Épisode 29 - Épisode 30
Épisode 31 - Épisode 32 - Épisode 33 - Épisode 34 - Épisode 35 - Épisode 36

Histoire de ma vie jusqu’à ce jour - Épisode 37 - Des Problèmes lors de mon Premier Jour à Tahiti

Premier jour à Tahiti